Pourquoi un article sur le jeûne et la créativité ?

J’ai découvert le jeûne il y a de cela 4 ans. C’est à la fois peu et suffisant pour faire un résumé de ce que cela m’a apporté.
Je le pratique depuis, de façon régulière, sur un rythme de 2 jours consécutifs par semaine, en moyenne. C’est devenu pour moi un mode de vie, sans pour autant me priver des plaisirs de la société ou de faire de moi une adepte des pratiques alternatives qui peuvent parfois s’avérer déviantes !
Chacun est libre de se faire son propre avis sur ce sujet.

Mon intention n’est pas de faire l’apologie de cette pratique mais simplement de témoigner de mon expérience personnelle et des effets que j’ai pu constater sur l’ouverture à la créativité.

Qu’est-ce que jeûner ?

Tout d’abord, voici une définition du jeûne (issue du dictionnaire Larousse).
– Jeûne : (nom masculin) Arrêt total de l’alimentation, avec ou sans maintien de la consommation d’eau.
– Jeûner : (verbe intransitif) S’abstenir de manger, pratiquer le jeûne ou la diète.

Le jeûne est une pratique ancestrale dans la plupart des civilisations depuis la nuit des temps.
On jeûne pour des raison religieuses ou spirituelles ou simplement par souci de bien-être et/ou de santé,
ou simplement par choix de vie.
Quelques études scientifiques
et de nombreux ouvrages
donnent des informations sur ce sujet.

Le jeûne, une méthode simple pour se retrouver soi-même.
(Les Crocodiles Jaunes)

Dans l’introduction d’un rapport de l’INSERM (daté du 10/01/2014), on peut lire :
« En France, contrairement à d’autres pays d’Europe, le jeûne à visée préventive ou thérapeutique n’est pas à ce jour proposé dans un cadre médicalisé. Jeûner induit des modifications métaboliques qui pourraient être utilisées à bon escient dans diverses situations pathologiques. Cependant, aucune donnée clinique reposant sur des essais méthodologiques rigoureux ne peut étayer aujourd’hui le bien-fondé de cette piste, qui reste donc pour l’instant essentiellement théorique. »

Seul ou en groupe, hydrique (seulement de l’eau) ou cure « Buchinger » (bouillons, jus de fruits et infusions), chez soi ou dans des structures qui proposent des programmes avec randonnée, yoga, soins… jeûner peut se faire de façon intermittente, alternée ou prolongée sur des durées différentes, variant de quelques jours à plusieurs semaines.
Au delà de 40 jours, jeûner peut devenir dangereux pour l’organisme. C’est pour cela qu’il est important de bien se préparer et s’informer auprès de professionnels qui le proposent avant de s’engager dans une cure !

Processus du jeûne et processus créatif

Le jeûne a un effet sur le métabolisme. Après 36 à 48 heures à jeun, la « crise d’acidose » (moment ou le fonctionnement du corps bascule en cétose) et son cortège d’effets plus ou moins confortables passés, la vitalité revient et une impression de lucidité s’installe.
En effet de par l’inactivité digestive, le corps utilise l’énergie de façon différente.
L’énergie est répartie à la production de « sucres » par le foie, et au maintien des fonctions vitales de l’ensemble du corps et notamment celles du cerveau. Les idées semblent plus claires et la vitalité plus intense.

Par mon expérience personnelle, sur chaque période de jeûne prolongé (entre 5 et 10 jours), j’ai pu constater une disposition à la réflexion et une ouverture à la créativité.

+ d’idées
+ d’envie de créer
+ d’envie de construire
Une facilité à la réflexion et à la prise de décision !

J’ai pu constater une libération des idées et des pensées qui ouvre à un processus créatif plus direct.

La légèreté du corps et « l’oubli » de se nourrir rythment les journées sur un tempo différent du quotidien, permettant un lâcher prise propice à créer et un gain de temps qui augmente la capacité à faire.

temps + clarté = créativité
lâcher prise + autorisation = créativité
prise de recul + réflexion = créativité

Cette inspiration peut se traduire de façons très différentes. Il ne s’agit pas uniquement de devenir artiste ou créateur fou, mais simplement de s’autoriser la liberté de mettre en action ses idées, de les organiser et de les prioriser.

En finalité, le jeûne, au delà de l’effet bénéfique sur ma santé morale et physique, m’a permis de faire des choix précieux à mon développement professionnel. Cela m’a permis, entre autre, de mettre à jour mon projet, de transmettre mes connaissances dans le domaine de l’expression plastique et de mettre à profit tout mon parcours acquis autant dans mes études que dans mes expériences professionnelles diverses.
Ces moments de détachement du quotidien, de dépassement et d’écoute de soi m’ont permis d’oser construire et développer un projet auquel je pensais depuis des années sans m’autoriser à le tenter !
C’est en cela que le jeûne est un catalyseur de créativité !

le jeûne et la créativité
Le jeûne et la créativité.
Crédit : Isabelle Fraysse

Depuis la création de Points Traits Tâches,
j’interviens régulièrement dans le centre Les Crocodiles Jaunes. J’accompagne les stagiaires sur les chemins pour les randonnées et propose un atelier d’expression plastique d’une heure et demi par semaine qui ouvre les champs de la créativité aux participants.